top of page

Jobine

  • Lily Sotelo-Castellon
  • 27 juil.
  • 7 min de lecture

 

-          Un étudiant en recherche d’un emploi d’été pour payer ses études.

-          Tuer un peu le temps libre et arrondir ses fins de mois.

-          Faire d’une pierre deux coups et garder un animal en travaillant de la maison.

-          Un adolescent souhaitant avoir son propre argent de poche pour acheter ce qu’il veut.

-          Un enfant qui adore les animaux et souhaite être en contact avec eux.


Voici une petite liste des raisons les plus fréquentes que j’entends lorsque quelqu’un souhaite offrir des services de promeneur de chiens/gardien d’animaux. Ce métier est souvent vu comme étant une jobine que tout le monde peut faire (incluant les jeunes enfants). Je ne mentirais pas en disant que ça me fait un pincement au cœur à chaque fois que quelqu’un pense de cette manière. Bien que les raisons citées plus haut ne soient pas mauvaises en soi, celles-ci pourraient engendrer des conséquences si elles sont l’unique facteur de motivation.


Le travail de promeneur de chiens/gardien d’animaux ne signifie pas simplement câliner des boules de poils ou se balader tranquillement dans le parc. Il y a beaucoup plus de facettes à ce métier que la plupart des gens ignorent sans doute. Ceci expliquerait pourquoi ce travail est encore malheureusement trop peu reconnu et sous-estimé. Le but de cet article est donc de vous transporter un peu à travers quelques réalités auxquelles les personnes partageant mon domaine font face au quotidien.



Amis pour toujours

 

Quand ça fait longtemps que nous nous occupons des mêmes animaux, il est impossible de ne pas développer des liens d’affection pour eux. Personnellement, je tombe en amour envers un animal à la seconde où je le vois et je le traite comme si c’était le mien. Ce lien ne va pas seulement dans un sens et nous pouvons particulièrement le constater avec les animaux plus anxieux. Ces derniers ont besoin d’avoir une présence rassurante qui est constante. On ne réalise pas toujours à quel point c’est demandant pour eux de les introduire fréquemment à de nouvelles personnes. Dans mes cas les plus sévères, j’ai des chiens pour qui ça l’a pris des semaines avant qu’ils aient complètement confiance en moi. Pour eux, l’idée de rencontrer un nouveau promeneur à chaque saison est impensable. Ceci s’applique aussi à leurs parents humains qui ne peuvent pas toujours se permettre de partir à la recherche d’une nouvelle personne pour s’occuper de leurs compagnons (surtout une bonne personne de confiance). Pour les plus anxieux, il n’est pas rare que plusieurs rencontres soient nécessaires avant que le chien se laisse promener sans la présence de ses parents humains. C’est donc un gros investissement de temps et un engagement à long terme.



Unique dans la ressemblance

 

Bien que nous puissions attribuer certains comportements aux différentes espèces animales, nous ne pouvons pas tenir pour acquis qu’un animal va agir d’une certaine manière. Il serait faux de penser que tous les golden retriever sont des chiens de famille, que tous les pitbulls sont agressifs ou que tous les chats requièrent moins d’attention que les chiens. On ne peut donc pas s’y prendre de la même façon avec chacun d’entre eux. Il faut s’adapter à leur individualité. Donner des gâteries à un chien réactif pour essayer de détourner son attention ne fonctionnera pas toujours. Un chat pourrait aimer se faire caresser en étant sur nos jambes, mais voudra nous griffer après 5min. Même si n’importe quel enfant serait capable de retenir un chihuahua, si ce dernier tire sans cesse, il aura besoin de quelqu’un qui ne le laissera pas s’étouffer à force de tirer dans son harnais.


La perfection chez les animaux n’existe pas plus que chez les humains. Ils ont tous leur petit quelque chose auquel il faudra faire attention. Avant de prendre en charge un animal, il est donc de notre responsabilité de s’informer sur ses particularités afin de lui offrir les bons soins et être préparé à s’en occuper. Avec certains, il faudra porter une attention particulière à ce qui traîne par terre parce qu’ils mangent tout, veiller à ne jamais toucher leurs jouets quand ils sont à côté parce qu’ils pourraient nous mordre, etc. Avant de devenir promeneur ou gardien d’animaux, il faudra alors s’assurer d’avoir un million de tours dans notre sac pour pouvoir gérer ces différentes situations. Autrement, nous pourrions vite nous mettre dans des situations inconfortables voire dangereuses.



Mieux vaut prévenir que guérir

 

Qu’arrive-t-il si nous endommageons le mobilier d’un client par accident parce que nous étions en train de jouer avec son chat dans la maison? Le client pourrait demander que nous payions pour la réparation ou le remplacement. Si le chien que nous promenons marche sur un morceau de vitre, qui paie pour la facture du vétérinaire? Encore une fois, le client pourrait nous poursuivre pour payer les soins vétérinaires, le temps de travail perdu pour les déplacements chez le vétérinaire, essence/taxi lors de ces déplacements, etc. Tous ceux ayant eu un animal qui a nécessité des soins vétérinaires sauront que la facture peut devenir rapidement très salée.


Pour une personne qui souhaite s’occuper des animaux dans ses temps libre, ce n’est pas très logique de se procurer une assurance parce qu’elle se dit qu’elle n’aura probablement pas d’accident dans les quelques fois qu’elle offrira ses services. Le problème c’est que nous ne pouvons pas prédire les accidents et que ça peut aussi arriver aux meilleurs d’entre nous. Dans le cas des personnes mineures, ce sont évidemment leurs parents/tuteurs qui seront responsables de leurs actes. Il faut donc se demander si nous sommes prêts à courir le risque de payer une facture de 1000$ parce qu’on n’a pas voulu magasiner une assurance qui coûte des centaines de dollars ou parce que nous voulions faire plaisir à notre enfant qui voulait s’occuper des animaux.



Le temps passe lentement

 

Prendre soin des animaux ne signifie pas uniquement leur donner à boire, à manger et veiller à ce qu’il fasse leurs besoins. Il est nécessaire de les stimuler mentalement, physiquement et interagir avec eux. Laisser un chien dans la cour jouer par lui-même toute la journée parce qu’on n’a pas le temps de le sortir et parce qu’on ne veut pas qu’il dérange pendant qu’on travaille de la maison n’est pas suffisant. Il en va de même pour un cochon d’inde qui passe ses journées dans une cage. Même s’il a une roue pour courir, c’est un animal sociable qui veut avoir des interactions avec nous. Nos compagnons ne veulent pas plus que nous rester enfermer dans leur maison toute la journée. Ils ont besoin d’explorer de nouveaux endroits, découvrir de nouveaux moyens pour s’amuser et faire travailler différentes parties de leur corps.


Quelqu’un qui ne peut pas offrir assez de temps à un animal ou qui n’est pas physiquement en mesure de lui procurer assez d’exercice pourrait provoquer de l’ennui chez cette petite bête. Pour certains chiens, l’ennui pourrait amener d’autres problèmes comme des tendances de destruction ou de la réactivité. Ceux qui n’ont pas l’expérience requise penseront alors que ça fait partie de la personnalité du chien, qu’il est comme ça au quotidien et ne sauront pas comment gérer la situation.



Un accident est si vite arrivé

 

Il y a des accidents qui sont hors de notre contrôle et d’autres qui auraient pu être évités. Dans la dernière situation, ce que je vois le plus souvent ce sont des chiens réactifs ou trop enthousiastes sauter sur des étrangers dans la rue parce que leurs humains n’ont pas réussi à les retenir ou ils marchaient trop proche. Il y a également le classique où deux étrangers dans la rue décident d’introduire leurs chiens face à face. Ce n’est pas peu courant que ça finisse en chicane parce qu’un face à face en laisse n’est pas idéal pour faire une rencontre même pour un chien très sociable.


Même en étant prévoyant, on ne peut pas échapper à tous les imprévus. C’est particulièrement vrai lors des promenades de chiens où il y a de nombreux éléments déclencheurs. Un exemple qui est très à la mode en ce moment ce sont les chiens en liberté dans les rues et parcs. Personnellement, ça m’est arrivé plus d’une fois de promener un chien et en avoir un autre sortir de nulle part en courant vers nous. Ça m’est arrivé alors que je promenais un chien réactif, donc ce dernier cherchait à se défendre. Ça m’est également arrivé alors que c’était le chien en liberté qui était réactif et cherchait à attaquer le chien que je promenais. Même si un chien en liberté ne se dirige pas vers nous, le simple fait de le voir pourrait engendrer des réactions de la part du chien que nous promenons telles que tirer très fort, charger, japper, grogner, etc.


Les accidents peuvent arriver à tout le monde, mais il y a définitivement des moyens pour essayer de les éviter et de répondre lors de ces situations. Un enfant ou un adulte n’ayant pas l’expérience nécessaire ne sera probablement pas en mesure d’agir adéquatement. Pour moi, l’idée qu’un enfant (ou même un adulte) risque de se mettre entre deux chiens pour essayer de les séparer lors d’une bataille est inconcevable. Avant d’offrir ses services comme promeneur de chiens, il faut tout d’abord se demander si nous avons les connaissances nécessaires et si nous sommes prêts à faire face à des situations dangereuses. Autrement, nous venons compromettre non seulement la sécurité du chien que nous promenons, mais aussi la nôtre, celle des autres chiens et des autres personnes.



Un pensez-y bien

 

Pour les parents de petites bêtes, demandez-vous à qui vous êtes prêts à confier votre fidèle compagnon. N’hésitez pas à demander l’expérience aux potentiels promeneurs/gardiens. Partez en marche avec eux pour voir comment ils interagissent avec votre chien et comment ils gèrent différentes situations. Assurez-vous qu’ils ont le temps de faire plus que de juste nettoyer la cage du hamster et qu’il y aura des moments d’interaction. Sachez également que vous êtes en droit de demander une preuve d’assurance responsabilité. Observez aussi si ces personnes vous posent des questions au sujet de votre animal. C’est signe qu’elles portent un réel intérêt envers lui et qu’elles cherchent à mieux le comprendre. Il n’y a pas trop de questions que vous pouvez poser pour vous assurer d’offrir ce qu’il y a de mieux à vos poilus… ou plumés… ou écaillés.

bottom of page